Cancer du sein métastatique primaire : une opération est-elle vraiment nécessaire ?

Publié le : 04 décembre 20205 mins de lecture

Environ cinq pour cent des patients n’ont aucune chance de guérison, ils sont traitables mais toujours incurables. Dans la situation palliative, l’objectif principal est d’obtenir le moins de dommages et le plus de bénéfices possibles afin de rendre justice aux patients. C’est pourquoi la discussion sur la nécessité de la chirurgie est si importante.

Les effets positifs d’une opération chirurgicale

Le paradigme selon lequel l’opération n’apporterait rien a été complètement inversé. Des études rétrospectives récentes ont montré que la résection de la tumeur du sein chez les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique primaire est associée à une amélioration significative du pronostic. Toutefois, étant donné la nature des analyses rétrospectives, il n’est pas possible de donner une réponse définitive à la question et de savoir si le traitement chirurgical de la tumeur du sein affecte réellement la survie globale.

Un biais existe en raison du moment de la chirurgie par rapport au diagnostic des métastases. Il est important de savoir que l’application d’une thérapie systémique n’a pas toujours été spécifiée dans l’analyse rétrospective publiée. En outre, les femmes opérées sont souvent plus jeunes. De ce fait, elles ont des tumeurs plus petites, moins de comorbidités, moins de maladies métastatiques, moins de risques de métastases viscérales et probablement un meilleur accès aux soins médicaux.

Afin de pouvoir se prononcer clairement sur l’efficacité d’une opération, il serait nécessaire de réaliser davantage d’études prospectives. Du point de vue du médecin, la chirurgie ne peut être préconisée que pour les femmes qui en ont besoin. Pour des raisons palliatives plus exactement.

D’un point de vue biologique, l’ablation de la tumeur primaire est logique, car cela permet un contrôle local. De plus, l’opération peut également empêcher la stimulation de métastases en périphérie. En outre, les études rétrospectives à grande échelle menées en Turquie3 et en Inde4 montrent que la chirurgie prolonge significativement la survie globale, bien que dans cette dernière étude aucun traitement HER2 n’ait été administré.

Toutefois, un traitement systémique doit également être entamé conformément aux lignes directrices dans tous les cas de cancer du sein métastatique. Cependant, dès que la tumeur réapparaît en cours de progression, la chirurgie doit être ré envisagé, en particulier chez les jeunes patients HR-positifs présentant une oligométastase et des métastases osseuses isolées. Contrairement aux arguments courants contre le traitement, la chirurgie peut renforcer le système immunitaire et inhiber la dispersion des cellules.

 

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Les risques que présente une intervention chirurgicale

Avec une thérapie systémique contre le cancer du sein, qui fonctionne, la question se poserait de savoir si un patient aurait besoin d’une intervention chirurgicale. Des preuves pratiques suggèrent également qu’un tel traitement pourrait stimuler la croissance des maladies métastatiques. Il existe un risque que la circulation des cellules tumorales soit favorisée par la chirurgie. L’intervention chirurgicale comporte toujours un risque propre. Des hématomes et des infections peuvent se développer. Ces complications et d’autres encore peuvent retarder le traitement systémique, ce qui peut avoir un effet négatif sur la survie.

Les avis des experts

Avec la situation actuelle, les données sont insuffisantes. Les études menées ne sont pas significatives, car aucune thérapie systémique adéquate n’a été mise en œuvre. C’est pourquoi il faut des études de grande envergure. Des études conçues au niveau international, qui peuvent fournissent par la ensuite des données informatives. Le défi actuel semble être le recrutement. Tant que les médecins eux-mêmes ne seront pas convaincus du succès de l’opération, il sera difficile de trouver un nombre suffisant de participants à l’étude. Compte tenu de la situation actuelle des données, la chirurgie chez les jeunes patients semble raisonnable dans certaines circonstances.

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